Dès que Pierre confesse publiquement que Jésus de Nazareth était le Messie de Dieu, celui-ci se dépêcha de préciser quel Messie il veut être. Ce n’est pas le Messie glorieux dont les juifs rêvaient en ce temps-là, mais un Messie souffrant qui veut des disciples qui lui ressemblent. Pour cela, il pose comme condition à ceux qui veulent le suivre, celle de porter leur croix quotidienne.
La condition « porter sa croix » n’était pas étrangère aux Apôtres. Car les occupants Romains crucifiaient à tour de bras. Mais pour Jésus, cette phrase ne voulait pas seulement dire : persévérer dans l’épreuve, supporter avec patience les difficultés de la vie. Mais elle voulait dire quelque chose de plus profond. Pour Jésus, elle voulait dire : vivre sa mission de Sauveur comme lui-même l’a vécue. Comme toute sa vie était faite de solitude parce qu’il était incompris, comme sa personne était rejetée parce qu’il disait toute la Vérité, qu’il était contredit, persécuté, calomnié et trahi ; comme tout le bien (guérisons, miracles…) qu’il a fait était mal reçu et mal interprété, comme son enseignement rejeté, il veut que son disciple soit prêt à accepter de lui ressembler dans cette mission de libération de l’homme à sa suite. Car il en a besoin pour la poursuivre jusqu’à sa seconde venue dans la gloire.
C’est par le baptême qu’il nous unit intimement à lui et nous confie cette mission. Sommes-nous partants ? Demandons-lui cette grâce.