Vivre sous perfusion

Le jeune homme riche qui quitte Jésus attristé, bien qu’il ait été aimé par Jésus, n’est pas libre pour le suivre : il est possédé par ses richesses terrestres. Il a oublié, ou il ignore, que toutes ses possessions, peut-être légitimement acquises, n’en restent pas moins un don de Dieu à qui tout appartient. Il ignore peut-être que Dieu, créateur de l’univers, en confie l’utilisation à l’homme, mais il en garde la propriété absolue. Donc tout est don. Tout est grâce. Tout est gratuit.

Ne sommes-nous tous quelque peu ce jeune homme riche ? Nous avons tout reçu surabondamment de Dieu : l’être, le mouvement, les qualités, les dons, ce corps merveilleux que nous sommes, ce cœur qui ne peut vivre sans aimer et être aimé, l’intelligence, la sensibilité… et nous avons tendance à nous les approprier au lieu d’en rendre grâce à leur Donateur et de les utiliser à son service en priorité, dans la personne de nos frères.

Jésus est la vigne dont nous sommes les sarments. Nous porterons de bons fruits tant que nous sommes unis à cette vigne. Mais si nous nous imaginons que nous sommes la source de ce que nous sommes, même nos fruits se dessècheront. Nous vivons tous sous perfusion. C’est la grâce gratuite et l’amour infini du Père qui nous donnent de porter des fruits de salut, d’amour et de paix : « Si vous amassez des richesses, dit le psalmiste, n’y mettez pas votre cœur ».