L’Evangile d’aujourd’hui (Lc, 21, 25-36) compare la fin de notre monde, à celui de son commencement. A la création, Dieu sortit l’homme et l’univers du chaos primitif. Du chaos de la fin du monde aussi, le Fils de l’Homme créera un monde nouveau. Ce monde ne dépend pas de nous, n’est nullement notre œuvre et nous ne le contrôlons pas. Il surgit librement, autrement. « Redressez-vous alors et relevez la tête », nous dit Jésus. Car nous ne perdons rien dans la disparition de nos structures actuelles à base d’égoïsme, de mensonge et de violence, ni dans l’abolition de tous nos systèmes d’exploitation et d’asservissement de l’homme.
Au contraire, nous avons tout à gagner. Comme le Christ, pour ressusciter, doit se débarrasser des bandelettes qui l’enserraient et déplacer la grosse pierre qui l’enfermait, ainsi nous devons quitter notre peur et sortir de nos enfermements, afin de permettre à l’Homme Nouveau de naître en nous, libre de cette liberté intérieure, source jaillissante d’une vie d’éternité d’amour. Cet Homme Nouveau sera le véritable Fils de l’Homme dans la plénitude de sa liberté, de son harmonie et de son épanouissement et sur lequel la mort n’aura plus aucun pouvoir.
Cependant Jésus nous recommande de nous tenir sur nos gardes. Cela ne veut pas dire vivre dans l’angoisse, ni s’enfermer au chaud dans son nid. Cela veut dire : vivre debout, comme le Ressuscité qui revient de la mort et qui n’a plus peur de rien.