Noël, deux nativités

Le Verbe se fait chair

En cette grande solennité, je me trouve incompétent d’en exprimer le Mystère à la fois visible et caché. Aussi laisserai-je la parole à l’un des grands Pères grecs de l’Eglise qui, aux premiers siècles de l’Eglise, étant plus près que nous du Mystère de Jésus Christ, ont établi les bases intellectuelles et doctrinales de notre Foi. Je laisse la parole à l’un d’entre eux, à S. Grégoire de Nazianze (mort en 390) : « Moi aussi je proclamerai la grandeur de cette journée : l’immatériel s’incarne, le Verbe se fait chair, l’invisible se fait voir, l’impalpable peut être touché, l’intemporel commence, le Fils de Dieu devient le Fils de l’homme : c’est Jésus Christ, toujours le même, hier, aujourd’hui et dans les siècles…Voilà la solennité que nous célébrons aujourd’hui : l’arrivée de Dieu chez les hommes pour que nous revenions à lui ; afin que, dépouillant le vieil homme, nous revêtions le nouveau et que, de même que nous sommes morts en Adam, ainsi nous vivions dans le Christ, nous naissions avec lui, nous ressuscitions avec lui…Miracle de la re-création. Car cette fête est mon achèvement, mon retour à l’état premier, à l’Adam originel… Révère la Nativité qui te délivre des liens du mal. Honore cette petite Bethléem qui te rend le paradis. Vénère cette crèche : grâce à elle, toi privé de sens, tu es nourri par le Sens divin, le Logos Divin lui-même. »