J’emprunte ce titre au poète français Péguy pour montrer comment Jésus s’occupe de tout l’homme : âme, corps, intelligence et sensibilité. A la foule dont il a guéri les malades et à qui il a annoncé le Royaume de Dieu, il donne aussi à manger le pain de tous les jours. Pour cela, il prend 5 pains et 2 poissons d’un enfant, en nourrit à satiété 5 mille personnes et il en reste 12 paniers. Jésus transforme ainsi ce que nous lui apportons. Il nous demande de lui présenter humblement ce que nous avons et ce que nous sommes malgré notre fragilité et il en fait des merveilles. C’est la petite goutte d’eau que le prêtre à la messe mêle au vin avant la consécration qui se transformera en sang du Christ. C’est comme à Cana où l’eau plate devient un vin délicieux pour la joie des noces. C’est ce que Jésus a fait avec la Vierge Marie, avec Zachée, le pécheur et avec la prostituée Marie Madeleine.
La multiplication des pains et des poissons est l’image du corps et du sang de Jésus, cette nourriture spirituelle qu’il nous donnera en abondance, pour nous dire son amour infini, pour apaiser notre faim d’amour, de dignité, de pardon, de respect. Cette nourriture n’est pas réservée aux saints et aux parfaits. Mais c’est un pain à partager avec les pécheurs pardonnés que nous sommes, avec les gens que la vie maltraite durement, avec les humbles et avec les personnes affamées de Dieu.