Enfermé dans son cachot par la vengeance d’une femme sensuelle, Jean Baptiste doute de ce qu’il avait annoncé. Il avait annoncé un Messie vengeur et sévère, tout en étant l’Agneau de Dieu. Mais, ce qu’il entend de l’action de Jésus le trouble. S’était-il trompé ? Il ne suit pas l’adage : « Dans le doute abstiens-toi ». Au contraire. De son cachot il reste fidèle à sa mission de précurseur et se met à chercher à comprendre.
Il nous arrive à nous aussi que, dans notre vie de foi, devant les injustices, les violences, l’arbitraire, l’absurde que nous subissons ou que nous voyons, nous doutions de la bonté de notre Père du ciel et de sa capacité d’agir dans le monde contre le mal. Car la véritable foi n’est jamais un acquis, mais elle reste toujours un doute surmonté, un acte de la volonté, un risque, une confiance profonde dans la Providence, un fruit de l’espérance et de la persévérance dans la recherche de Dieu.
Alors au lieu de baisser définitivement les bras, de douter de la fidélité de Dieu, mettons-nous, comme Jean Baptiste, à chercher à comprendre afin de demeurer, nous aussi, fidèles aux engagements de notre baptême. Armons-nous de courage et d’humilité pour aller poser nos questions sans réponse aux Sages de nos frères dans la foi – et grâce à Dieu, notre Eglise n’en manque pas – ou bien pour aller consulter des livres de théologie et, surtout, enfin, pour les demander à Dieu dans la prière.