La figure du Père

La parabole d’aujourd’hui est celle qui a été la plus commentée de toutes celles que Jésus a données. « C’est la seule, dit Péguy, qui est restée plantée au cœur de l’impie come un clou de tendresse ». Nous-mêmes, en la lisant, nous aimons nous identifier à l’un des deux fils et rarement au Père. C’est parce que, malgré tout ce que nous avons entendu au sujet de l’amour du Père, nous sommes toujours incapables d’abandonner l’idée qu’au-dessus de nous il y avait un père avec un pouvoir sur nous et qui pouvait l’utiliser à sa guise. Cette figure du Père nous fait toujours peur.
Pourtant c’est le Père que Jésus nous donne comme modèle de miséricorde en disant : « Soyez miséricordieux comme le Père est miséricordieux ». En effet, c’est le Père qui a eu pitié des esclaves hébreux en Egypte et qu’il a envoyé MoÏse pour les libérer. C’est le Père qui, malgré leurs révoltes et leurs péchés, il les a nourris de la manne et leur a donné de l’eau à boire à partir d’un rocher en plein désert. C’est le Père miséricordieux qui nous a envoyé à nous aussi, son Fils Unique pour nous réconcilier avec lui et pour nous libérer de nos péchés et de nos maladies : Il a guéri nos maladies, ressuscité nos morts, rassasié nos affamés, qui nous a fait participer à la Vie Trinitaire et il a mis le comble en nous donnant son Corps et son Sang en nourriture et en viatique tout au long de notre pèlerinage ici-bas.