Viscéralement enracinée, au moins depuis le 10e. Siècle, à la terre et à l’histoire du Liban qu’elle a contribué à faire, l’Eglise maronite se distingue des autres Eglises en Orient. Fidèle jusqu’au sang à sa spécificité, cette Eglise a tenu tête et à la conquête islamique et aux ambitions des Empereurs de Constantinople.
Cette Eglise se distingue, en effet, par le fait qu’elle est née dans le peuple, par le peuple et pour le peuple. Elle a conçu sa liturgie, ses dévotions et sa théologie en fonction du peuple paysan et simple de la montagne libanaise. Seul un petit clocher distinguait l’architecture de leurs églises, des autres maisons des paysans d’alentour. Ensuite, c’est une Eglise fondée non par un fondateur d’Eglise mais par les moines. C’est pour cela que les maronites formaient une communauté de prière à la senteur d’encens et d’ascèse.
Puis c’est une Eglise patriarcale dans laquelle le Patriarche, entouré de ses évêques, était le centre d’une famille qu’il gouvernait comme un réel père de famille. Enfin, c’est une Eglise attachée au Siège de Pierre à Rome. Elle en a toute la foi. Elle croit que Jésus Christ est pleinement Dieu et pleinement homme, formant une seule Personne en deux Natures. C’est à cause de cette foi aussi indéfectible que les rochers de leur montagne, que les maronites ont subi les persécutions de la part des autres églises chrétiennes séparées de Rome et de la part de l’occupant musulman.
Maronites d’aujourd’hui, où en sommes-nous de notre attachement à la terre du Liban, au respect que nous devons à notre Patriarche et à l’esprit de famille que nos fondateurs nous ont inculqué ?