A la différence de l’évangéliste Matthieu qui place l’enseignement des Béatitudes sur une montagne, plaçant Jésus comme un nouveau Moise, l’évangéliste Luc place cet enseignement dans la plaine afin de mieux situer Jésus dans son abaissement qui parle d’homme à homme. Il veut nous faire réfléchir à nouveaux frais sur les principales réalités de la vie : l’argent, le pouvoir, le partage, le bonheur…
Il faut avouer que Jésus a un problème avec l’argent qu’il traite d’ « argent trompeur ». Il n’est cependant pas contre la richesse ou les riches. N’a-t-il pas aimé le jeune homme riche qui cherchait le bonheur éternel ? N’acceptait-il pas de se faire aider par des femmes dans son ministère ? N’a-t-il pas mangé chez Zachée et Matthieu, tous deux enrichis par l’exploitation du peuple au service de l’occupant romain… ?
Mais il veut mettre en garde ses disciples contre les mensonges de l’argent. En effet, l’argent est fragile et on ne peut pas bâtir son bonheur sur lui. En outre, l’argent tend à asservir l’homme et à l’enfermer dans une autosuffisance mortifère. De plus, l’argent tend à endurcir le cœur de l’homme qui ne voit plus les Lazare couchés devant sa porte. Il oublie, en effet, que Dieu a créé tout pour tous et que nous devons mettre nos biens au service du bien commun. Il oublie surtout le moment où il doit rencontrer Dieu face à face et où il entendra cette parole terrible :
« Va loin de moi maudit, dans le feu éternel qui a été préparé pour le diable et ses anges. Car j’ai eu faim et tu ne m’as pas donné à manger….. »