Jésus guérit rarement quelqu’un sans son consentement. L’évangile d’aujourd’hui nous raconte la guérison de dix lépreux qui l’ont appelé à leur secours. Leur appel a atteint sa corde la plus sensible : sa miséricorde et sa pitié. Il les renvoie à l’application de la loi et, en y allant, ils furent guéris.
Cependant l’un d’eux, un Samaritain, s’apercevant qu’il était guéri, revint sur ses pas et se prosterna aux pieds de Jésus pour le remercier, reconnaissant ainsi et proclamant la bonté et la grandeur de Jésus. Par cet acte, ce samaritain reconnaît qu’il doit à Dieu gratuitement sa guérison et le loue en le remerciant. Face à cette simplicité, à cette modestie et cette reconnaissance, Jésus lui dit : « Relève toi et va ; ta foi t’a sauvé ». Ainsi, Il ressuscite cet homme deux fois. Il le ressuscite dans sa société et le ressuscite dans la foi.
De nos jours, comme au temps de Jésus, la gratitude devient une vertu rare. On ne sait plus dire merci. Les hommes croient qu’ils ne doivent rien à personne, qu’ils se sont faits eux-mêmes. Ils veulent vivre indépendants. Alors qu’en fait ils doivent tout à leur milieu et à leur société.
C’est la même attitude que nous avons aussi envers Dieu. Nous ne cessons, dans nos prières, de lui demander ceci ou cela et nous omettons de le louer, de le glorifier et de le remercier pour les innombrables grâces qu’il nous prodigue. Posons-nous la question que nous pose S. Paul : « Qu’as-tu que tu n’aies pas reçu ? » et essayons d’y répondre franchement