Le récit de la Passion de Jésus que nous venons d’entendre durant l’Eucharistie montre l’affrontement de deux mondes : celui de Jésus, fait de vérité, de justice, d’innocence et de liberté et celui de ses ennemis fait de mensonge, d’hypocrisie et de lâcheté. Pour triompher de ce monde faux et nuisible, Jésus n’a utilisé ni la force, ni la ruse. Mais, étant le Tout-Autre à l’image de son Père, il a choisi le moyen de la faiblesse de l’Amour qui l’a mené jusqu’à la croix. Notre Dieu est effectivement présent dans nos vies humaines précisément là où, selon nos vues humaines, il est absent. C’est en entrant dans notre monde de péché et en choisissant librement et de toute éternité d’être un Dieu pour nous qu’il se montre le Tout-Autre.
Nous aussi ses disciples, nous sommes immergés dans ce monde de violence, d’hypocrisie et de mensonge, tantôt comme acteurs, tantôt comme victimes. Si nous voulons suivre le Christ, nous ne pouvons utiliser que les mêmes moyens utilisés par notre Maître qui, du haut de la croix, a trouvé assez d’énergie pour demander à son Père de pardonner à ses bourreaux.
Nous devons cependant faire appel à l’Esprit Saint afin de nous donner sa Sagesse pour savoir discerner le moment où il nous faut utiliser le pardon et celui où il nous faut faire appel à la justice, tout en gardant dans notre cœur la miséricorde envers la personne qui nous a offensés.
